MIPIM 2025 : entre défis et signaux de reprise

MIPIM 2025 : entre défis et signaux de reprise

L’édition 2025 du MIPIM, qui s’est tenue à Cannes du 11 au 14 mars, a confirmé un tournant pour le secteur immobilier et mis en lumière un marché immobilier en transition. Si la crise du logement et la frilosité des banques ont été au cœur des discussions, plusieurs signaux indiquent une reprise progressive du marché.

Photo: Frédéric, Dominique, Jean-Pascal et Malik

Evolution des acteurs

Les difficultés rencontrées sur le secteur immobilier ont redistribué les cartes. Tandis que les acteurs les plus résilients, qui ont su s’adapter aux conditions de marché, ont résisté et poursuivent leurs activités normalement, d’autres étaient absents du Mipim cette année, se concentrant sur la vente des stocks de lots résidentiels livrés invendus. Ces retards de commercialisation “bloquent” les promoteurs pour se lancer dans de nouveaux projets. 

Moral et reprise des ventes pour les marchands de biens 

De nombreux marchands de biens étaient présents au mipim et certains d’entre eux travaillent avec Look&Fin. D’après leurs retours, oui, ils ont toujours le moral en 2025. Après une période difficile marquée par la frilosité des banques et un marché en attente, ils constatent une reprise des ventes depuis le début de l’année. Leur modèle, basé sur des opérations plus petites et plus rapides à commercialiser, leur permet de mieux s’adapter aux contraintes actuelles. De plus, la demande reste présente, et certains segments comme la transformation de bureaux en logements ou la rénovation dans des zones éligibles à des dispositifs fiscaux offrent de nouvelles opportunités. Toutefois, les difficultés d’accès au financement bancaire restent un frein majeur pour le développement de leurs projets. Le financement via le crowdlending est donc particulièrement clé pour eux pour continuer à développer de nouveaux projets.

Evolution du marché tertiaire

Le déclin du bureau traditionnel se confirme, avec un intérêt croissant pour la transformation des espaces tertiaires en logements. La pandémie de Covid-19 et le télétravail ont mis fin à l’époque faste des bureaux. Les marchands de biens se déclarent particulièrement actifs sur ce type d'opérations. Parallèlement, les entrepôts logistiques et les data centers connaissent une forte demande. Ces nouveaux types de projets doivent s’adapter aux enjeux environnementaux et énergétiques pour rester compétitifs.

Rénovation énergétique

La rénovation énergétique est devenue un levier majeur pour le secteur immobilier. Les obligations réglementaires, comme la RE2020 et l'interdiction de louer des passoires thermiques, poussent les propriétaires et investisseurs à rénover leurs biens. Pour accompagner cette transition, plusieurs aides et dispositifs fiscaux, tels que MaPrimeRénov’, le Pinel+ ou encore le Denormandie, ont été mis en place afin d’encourager les travaux. Au-delà des contraintes légales et des incitations financières, la rénovation énergétique représente aussi un atout majeur pour la valorisation des biens. Un logement mieux isolé et moins énergivore séduit davantage d’acheteurs et de locataires, garantissant ainsi une meilleure rentabilité sur le long terme

Des prix stables

Les prix de l’immobilier restent globalement stables malgré un contexte économique difficile. Plusieurs facteurs expliquent cette résistance. Tout d’abord, la demande en logements reste forte, notamment dans les zones tendues comme Paris, la Côte d’Azur, la montagne ou certaines villes attractives comme Biarritz, où l’offre peine à suivre. Ensuite, la baisse de la construction limite l’apparition de nouveaux biens sur le marché, empêchant ainsi une chute des prix. Par ailleurs, même si l’accès au crédit reste encore compliqué bien que les taux d’emprunt aient baissé, les vendeurs préfèrent maintenir leurs prix plutôt que de brader leurs biens. Enfin, la valorisation croissante des logements rénovés énergétiquement soutient aussi les prix, renforcée par les nouvelles obligations écologiques.

Désertion des banques

Selon les marchands de biens rencontrer les banques restent un frein majeur au développement de leurs projets. Elles sont de plus en plus réticentes à financer des opérations immobilières, allongeant les délais et rendant l’accès aux crédits plus complexe. Beaucoup d’établissements bancaires ont encore des encours importants à gérer sur des projets passés, notamment de promotion immobilière de grande envergure,  ce qui limite leur capacité à financer de nouveaux programmes.

Moral des investisseurs

Les investisseurs gardent le moral, mais attendent des mesures concrètes pour soutenir durablement la construction et la rénovation. Les investisseurs sont toujours actifs sur le marché immobilier, mais leur approche a évolué en raison du contexte économique et réglementaire et se montrent plus sélectifs. Cependant, l’immobilier reste une valeur refuge, et les opportunités sont là, notamment sur le marché de la rénovation énergétique, les biens offrant des avantages fiscaux (Pinel+, Denormandie) ou les actifs alternatifs comme les entrepôts logistiques et les data centers. De plus, la transformation des bureaux en logements attire de nouveaux investisseurs cherchant à s’adapter aux mutations du marché.

Annonces politiques pour soutenir le secteur

Enfin, Valérie Létard, ministre du Logement en France, a profité du MIPIM pour annoncer des mesures visant à relancer la construction. Parmi elles, l’élargissement du prêt à taux zéro pour faciliter l’accession à la propriété et le déploiement d’un fonds de 100 millions d’euros pour encourager les maires bâtisseurs. Un plan de simplification des procédures administratives est également en préparation.